Découvrez les lauréats 2025 des Rencontres photographiques du 10e !
Évènement
Mise à jour le 20/06/2025

Sommaire
La célèbre biennale dédiée à la photographie contemporaine fera son grand retour du 2 octobre au 16 novembre 2025 ! Découvrez en avant-première les 8 projets lauréats qui seront exposés à cette occasion en Mairie du 10e.
Plein feu sur les Rencontres photographiques du 10e
Initiées il y a 20 ans en 2005 par la Mairie du 10e arrondissement de Paris et la galerie/bibliothèque du Château d’Eau à Toulouse, les Rencontres photographiques du 10e se sont rapidement imposées comme un événement phare dont le succès ne se dément pas, que ce soit auprès des habitants ou des visiteurs de passage. Cette biennale dédiée au huitième art célèbre le travail et l'engagement de photographes, reconnus ou émergents, qui tous partagent à travers leurs œuvres une vision singulière qui nous permet de regarder, et donc de penser, le monde autrement.
Pour cette 11e édition, la photographie investira une nouvelle fois tout l’arrondissement, près de deux mois durant, pour faire battre son cœur plus fort. Jardins, galeries, librairies et bibliothèques : autant de lieux emblématiques et essentiels du 10e qui seront mis en lumière par les différents parcours proposés et qui entreront en résonance avec les œuvres présentées pour mieux les valoriser.
Ces Rencontres photographiques seront aussi l’occasion d’échanger, dans le cadre d’événements ponctuels tels que des conférences, des projections ou encore des lectures de portfolios. Encore un peu de patience : le programme complet sera à retrouver prochainement sur ce site !
Les Rencontres Photographiques sont organisées par le collectif Fetart, également créateur du festival Circulation(s), en collaboration avec la Mairie du 10e.
À vos agendas : l'édition 2025 des Rencontres photographiques du 10e sera à retrouver dans tout l'arrondissement du 2 octobre au 16 novembre 2025 !
Présentation des lauréats 2025
Le jury 2025, qui s'est réuni le 25 avril à l'Hôtel de Ville de Paris, était composé de :
-
Laurence Patrice, adjointe à la Maire de Paris, déléguée dans le 10e à la Culture et au Patrimoine
-
Emmanuelle Halkin, commissaire et éditrice indépendante, membre de la direction artistique du collectif Fetart et des Rencontres Photographiques du 10e
-
Souleymane Bachir Diaw, photographe et lauréat 2023 avec sa série Sutura, la voix silencieuse des hommes
-
Charlotte Delafond, historienne de l’art et fondatrice de la galerie Porte B.
-
Julie Lesgourgues, responsable de la programmation culturelle du Point Éphémère.
Parmi les quelque 500 dossiers de candidature déposés cette année, le jury a sélectionné 8 artistes lauréats, femmes et hommes, dont le travail sera exposé à la Mairie du 10e dans le cadre de l'édition 2025 des Rencontres photographiques du 10e. Félicitations à eux !
Les lauréats et lauréates
Guillaume Blot ⸱ Mahka Eslami ⸱ Chia Huang ⸱ Elsa Leydier ⸱ Nathyfa Michel ⸱ Chloé Nicosia ⸱Maxime Riché ⸱ Emeline Sauser
Pour vous aider à patienter, voici un premier aperçu de leurs œuvres, tout à la fois superbement singulières et similairement puissantes.
Guillaume Blot
Crédit photo :
Guillaume Blot
Crédit photo :
Guillaume Blot
Crédit photo :
Guillaume Blot
Restos routiers
Ce projet photographique, initié en 2018, documente un tour de France et des détours dans plus de 120 restaurants routiers du pays pour raconter ces lieux joyeux, ces visages et vitrines du bord des routes, aujourd'hui tristement en perte de vitesse : alors qu'on en comptait 4 500 à travers l'hexagone dans les années 1970, ils ne sont plus que 700 désormais. Ils demeurent malgré tout des incontournables pour la plupart des conducteurs de poids lourds, des commerciaux et même des touristes, offrant repas et repos pour pas cher le long des nationales.
Cette série se veut un hommage à ces « espaces en voie de disparition », où se croisent à la fois ceux qui avalent les kilomètres et ceux qui les nourrissent à coups de 16 € le menu (très) complet, douche comprise.
Guillaume Blot (1989, Nantes) est un photographe basé à Paris. Il flashe avec un « humour tendre » la culture populaire française et l’humain dans toute sa poésie brute. Après Buvettes et Rades, Restos routiers est son nouveau projet. Il collabore régulièrement avec Le Monde et Libération. Son travail a été exposé au Mucem et à la Villa Noailles.
Mahka Eslami

Crédit photo :
Mahka Eslami
Bodega Boys
Les New-Yorkais entretiennent un rapport affectueux, passionnel, voire délirant à ce qu’ils appellent « leur » bodega, soit leur supérette-sandwicherie de proximité, et plus encore à la personne derrière la caisse : « leur » bodega guy. À Brooklyn de nos jours, cette personne est souvent un homme originaire du Yémen, mais cela, beaucoup l’ignoraient jusqu’à ce qu’un millier d’établissements ferment brusquement leurs portes en 2017 pour protester contre le « Muslim Ban » de Donald Trump.
D'une génération et d'une échoppe à l'autre se décline tout le nuancier de l’identité composite de l’exilé, chacun inventant sa façon propre de s’inscrire dans la mosaïque identitaire new-yorkaise. Une expérience du rêve américain sans jamais quitter, ou si peu, le décor très coloré sous les néons de toute bodega made in NYC : un lieu de passage et de commerce où ces hommes passent le plus clair de leur vie…
Photographe iranienne installée à Paris, Mahka Eslami conduit des projets documentaires qui explorent la relation entre exil, territoires et identités recomposées. Lauréate de la bourse du CNAP pour une série réalisée entre l’Iran, la France et l’Angleterre, elle a présenté ce travail aux Rencontres d’Arles en 2023. Conçue aux États-Unis, sa série Bodega Boys sera exposée en 2025 au festival Photoville ainsi qu’à la New York Public Library.
Chia Huang
Crédit photo :
Chia Huang
Crédit photo :
Chia Huang
Crédit photo :
Chia Huang
Rivage
« Rivage est un projet documentaire que j’ai mené depuis 2017 le long des 370 kilomètres de la côte ouest de Taïwan et du détroit de Formose. Il interroge le présent et l’avenir. Ce pays qui est le mien compte parmi les plus menacés du monde, par les canons comme par le climat. Une île riche en strates historiques, qui est fêlée de l’intérieur par les tensions et par l’ambiguïté profonde de son appartenance nationale.
J’ai cherché à sonder, à la fois sur le plan spirituel, intime et global, la relation des habitants avec cette côte et cette mer qui les entoure, les berce et les menace. Ainsi qu’avec les rivières qui serpentent nonchalamment et dont le destin semble être, soit de disparaître, soit de rejoindre l’océan. Que représente le détroit de Formose qui nous sépare de la Chine, pour nous, Taïwanais ? Que représente l’eau et l’insularité ? Ce travail plonge dans l’imaginaire collectif et l’îléité des habitants, afin de donner à ressentir ce mélange d’éloignement, de résignation, mais aussi d’isolement et parfois d’abandon. »
Née en 1990 à Taïwan, Chia Huang est une artiste visuelle diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris et de la Villa Arson à Nice. Son travail mêle photographie, peinture, collage et vidéo. S'attachant à suivre des personnes qui vivent en marge de la société, elle développe une pratique collaborative avec ses modèles, construisant des projets collectifs qui entremêlent photographies documentaires et dessins amateurs.
Elsa Leydier
Crédit photo :
Elsa Leydier
Crédit photo :
Elsa Leydier
Crédit photo :
Elsa Leydier
Togo exotique
Togo Exotique est une réflexion sur les biais coloniaux de la photographie. Suite à une commande annulée pour laquelle elle devait se rendre en Afrique de l’Ouest, Elsa Leydier interroge dans cette série l’impossibilité formelle et éthique de produire une image juste d’un territoire et de ses habitants dès lors que les rapports coloniaux façonnent les relations entre pays d’origine du photographe et de la personne photographiée.
Le travail de l'artiste, qui relève de la technique du « film soup », se caractérise par l'immersion de pellicules 35 mm couleur non exposées dans un liquide composé d’ingrédients achetés dans une boutique parisienne spécialisée dans les produits d’Afrique de l’Ouest. Il en résulte des images abstraites et oniriques à travers lesquelles Elsa Leydier cherche à souligner l’impossibilité de se départir des filtres exotisants qui marquent son regard.
Après plusieurs années au Brésil, Elsa Leydier, artiste visuelle diplômée de l’ENSP Arles, vit aujourd’hui entre Paris et Marseille. En adoptant un prisme écoféministe, elle explore le pouvoir des images iconiques, dont elle reprend les codes idéalisants pour révéler les enjeux de justice sociale et climatique qu’elles dissimulent.
Nathyfa Michel
Crédit photo :
Nathyfa Michel
Crédit photo :
Nathyfa Michel
Crédit photo :
Nathyfa Michel
Dans ma chair, un pays
Cette série photographique explore ce que signifie « appartenir » lorsque les ancêtres s’éteignent et que les maisons se défont, au-delà de l’illusion d’un retour aux origines dans un monde façonné par la colonisation, le métissage et les diasporas qui en découlent. Ainsi, dans les interstices des transmissions avortées par l’histoire coloniale, le « chez-soi » se réinvente au sein d'un écosystème mouvant, tissé de liens entre les corps, la nature et le temps.
Au seuil des mondes enfouis, brouillard, minéraux et végétaux deviennent des êtres passeurs. Par leurs métamorphoses silencieuses, ils incarnent des réseaux hybrides qui transcendent et transforment les ruptures et la perte, nous invitant à respirer le monde par la peau, à faire de nos corps des ancrages poreux vers la mémoire et la guérison.
Guyanaise née à La Réunion en 1994, Nathyfa Michel interroge la circulation des mémoires et du « chez-soi » dans l’histoire coloniale. Lauréate Fotokontré 2022, finaliste des Filles de la Photo 2024, elle a exposé aux Rencontres Photographiques de Guyane (2023), au Off de Dakar, au Wopha Congress et au festival Fototras (2024).
Chloé Nicosia
Crédit photo :
Chloé Nicosia
Crédit photo :
Chloé Nicosia
Crédit photo :
Chloé Nicosia
One Hundred Trillion Dollars
« Cette série part sur les traces de l’hyperinflation au Zimbabwe qui a eu lieu dans les années 2000, un mélange entre mes photographies argentiques et des archives de billets édités à cette époque.
En 2015, je suis allée au Zimbabwe voir mon père qui y travaillait, nous y avons fait un road-trip pendant lequel j’ai remarqué de grands panneaux publicitaires vides ou décharnés. Ils ont été mon point de départ, une intuition qui m’a poussée à me demander pourquoi il n’y avait aucune image sur ces panneaux. J’ai appris que ce pays avait expérimenté l’une des pires crises économiques au monde, avec une hyperinflation résultant d’une série de décisions politiques prises sous le règne de Robert Mugabe. Le titre de cette série correspond au montant le plus haut des billets imprimés à cette époque. »
Photographe et artiste visuelle, Chloé Nicosia, diplômée en science politique et en arts plastiques, développe une œuvre autour de l’image et de la matière. Exposée en France et à l’étranger, elle interroge, dans One Hundred Trillion Dollars, série finalisée en résidence à l’ENSP, la mémoire nationale d’une crise.
Maxime Riché
Crédit photo :
Maxime Riché
Crédit photo :
Maxime Riché
Crédit photo :
Maxime Riché
Paradise
En 2018, le mégafeu Camp Fire ravageait la ville de Paradise en Californie et causait en quatre heures la mort de 85 personnes, plongeant nombre des 26 000 habitants de la ville dans une précarité redoutable. Trois ans plus tard, le Dixie Fire se déclenchait sous les mêmes lignes électriques déjà incriminées en 2018, sur les collines qui jouxtent la ville, consumant trois fois la surface de San Francisco.
« J'ai rencontré ceux qui reconstruisent leur "paradis" dans un lieu désormais profondément inhospitalier. Par un film diapositive infrarouge, je convoque la mémoire des flammes gravée sur leurs rétines, une hallucination quotidienne alors qu’ils bâtissent, la peur du prochain mégafeu au ventre. Paradise est une parabole sur notre capacité à (nous) reconstruire après des incendies dont les causes sont, de façon croissante, humaines. »
Maxime Riché est artiste-chercheur et photographe français. Son travail explore notre refus des limites et ses conséquences sur l’habitabilité du monde. Par une approche qu’il qualifie de « documentaire spéculatif », il explore l’insistance des possibles afin de suggérer les choix qui se présentent à nous et que nous devrons opérer.
Émeline Sauser
Crédit photo :
Emeline Sauser
Crédit photo :
Émeline Sauser
Crédit photo :
Emeline Sauser
Refuges
« Refuges est un travail documentaire qui se décline en plusieurs chapitres, autour d’histoires de reconstruction. Ce que je veux raconter ici, c’est l’après-tempête, le moment où il faut réunir ses forces pour ne pas sombrer. Comment se reconstruit-on ?
Chacune de ces histoires est d’abord le fruit d’une rencontre. Je fais des rencontres en faisant du stop en France, et en errant dans les villes. Ce qui unit toutes les histoires individuelles de Refuges, c’est cette énergie qui pousse tous les protagonistes à sortir de leurs histoires violentes pour aller vers la lumière et l’apaisement.
Ce travail est une ôde à l’espoir. Très souvent, le refuge c’est les autres, l’amour, les liens. »
Émeline Sauser a 27 ans. Après une hypokhâgne et khâgne à Lyon, elle obtient une licence d’histoire à Santiago du Chili. En 2023, elle sort diplômée de l'ÉMI-CFD à Paris. La photographie lui permet de traiter certaines de ses obsessions comme les liens entre les humains, le besoin de consolation et de trouver refuge.
Plus d'informations sur le reste de la programmation à venir très bientôt…