L'Acoupa : le bateau qui nettoie le canal
Reportage
Mise à jour le 16/09/2021
Canettes, sacs plastiques, déchets en tout genre, vélos ou trottinettes… Rien n'échappe à l'Acoupa, le bateau nettoyeur des canaux parisiens.
L’Acoupa, c’est le nom d’un gros poisson de Guyane et d’Amazonie,
connu pour dévorer tout ce qu’il trouve sur son passage avec une méthode bien à
lui : poursuivre ses proies la bouche grande ouverte.
Exactement comme ce bateau qui sillonne depuis quelques années plusieurs arrondissements
de la Ville, dont le 10e où il est amarré, quai de Jemmapes. Sa
mission : collecter tous les déchets flottants que l’on voit
quotidiennement, entre sacs plastiques, cannettes, bouteilles en verre, algues
et autres déchets insoupçonnés. Il est d’ailleurs équipé d’une grue pour
extraire de l'eau les objets lourds, comme les canapés ou frigidaires
qui auraient fini leur vie au fond d’un canal plutôt qu’aux encombrants.
Cette brave embarcation, longue de
12 mètres, est née d’une collaboration entre les ingénieurs de la
Ville et une entreprise bretonne. Elle parcourt chaque jour, de 8h à 16h30, les
eaux du canal Saint-Martin, du bassin de la Villette, du canal Saint-Denis et
du canal de l'Ourcq jusqu'à Aulnay-sous-Bois. Les détritus sont rassemblés
grâce deux bras automatisés placés à l'avant du bateau ; leurs mouvements provoquent
des mini-courants qui attirent les déchets vers un tapis roulant, menant à une
benne de 6m3. Une fois la benne remplie, elle est remplacée par une nouvelle, et
deux allers-retours par semaine entre le bassin de la Villette (19e) et le port
de l'Arsenal (4e) sont ainsi nécessaires pour rendre le canal impeccable.
Chaque année, ce sont 250m3 de déchets
qui sont collectés, et la situation ne s’améliore pas avec la fréquentation
accrue des berges du canal. Il devenait donc essentiel de trouver un système
assurant efficacement la collecte de ces détritus. Après deux essais avec les
navires "Robert" et "l'Ogre" qui n’avaient pas fait
leurs preuves, l’Acoupa apparaît enfin comme la réponse à l’urgence écologique
que constituent les canaux parisiens. Il est même équipé d’un système
expérimental pour récupérer les hydrocarbures en cas de besoin.
Comme tout bon navire, il avait été
baptisé à l’époque à coup de bouteille de champagne fracassé sur sa coque. Mais on peut être certains qu'il aura bien ramassé tous les bouts de verre derrière lui !