Dossier

Vers un Paris sans sida

Mise à jour le 22/02/2018
Faisons de Paris la ville de l’amour sans sida ! Zéro nouvelle contamination par le VIH à partir de 2030, c’est l’objectif que s’est fixé Paris. Les solutions efficaces pour se protéger et arrêter l’épidémie se sont diversifiées. Le sida se combat par la connaissance, par l’engagement de chacune et de chacun, et par la politique.

Comprendre l’épidémie VIH pour mieux la combattre

L'association Vers paris sans sida

L’association Vers Paris sans sida a été créée en septembre 2016 à l’initiative de la Ville de Paris. Vers paris sans sida collecte des fonds publics et privés afin de développer des actions de communication en santé sexuelle.
Aujourd'hui, une vérité scientifique est établie : une personne séropositive qui prend un traitement anti-VIH dans le cadre d’un suivi médical régulier ne transmet pas le virus à ses partenaires sexuels. Les médicaments antirétroviraux sont efficaces et rendent le virus indétectable dans le sang et les liquides sexuels des personnes atteintes.
Lorsqu'il est indétectable, le virus est "intransmissible" même s’il n’a pas complètement disparu de l’organisme de la personne séropositive.
Ainsi, si toutes les personnes qui vivent avec le VIH étaient diagnostiquées, sous traitement, avec des conditions de vie acceptables leur permettant de conserver cette charge virale indétectable, le virus responsable du sida se transmettrait de moins en moins jusqu’à atteindre zéro nouvelle contamination.On estime qu’il suffirait d’atteindre les "3x90" pour faire baisser radicalement les contaminations :
  • 90% des personnes qui vivent avec le VIH sont diagnostiquées
  • 90% des personnes diagnostiquées sont sous traitement
  • 90% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable
Un objectif que Paris doit atteindre dès 2020.

Une épidémie qui perdure

Pourtant, l’épidémie de VIH perdure. Chaque année, plus de 1.000 Parisien.ne.s découvrent leur séropositivité!La persistance de ces chiffres alarmants s’explique principalement par l’écart entre le nombre de personnes porteuses du VIH et le nombre de personnes diagnostiquées (82% sont diagnostiquées, 18% ignorent leur séropositivité). On parle d’une "épidémie cachée" composée à la fois de personnes qui n’ont jamais fait de test pour le VIH, qui en ont fait un il y a trop longtemps ou qui viennent juste de s’infecter et ne le savent pas encore.
En d’autres termes, les personnes les plus exposées à l’épidémie ne sont pas assez, et pas assez souvent, dépistées.

Une épidémie qui discrimine

Nous ne sommes pas tous égaux face au risque du VIH. A Paris comme dans le reste de la France, l’épidémie touche de façon disproportionnée certains groupes de la population, notamment les hommes homo ou bisexuels et les personnes nées dans un pays à forte prévalence, principalement d’Afrique ou des Caraïbes, mais qui peuvent avoir été infectées en France.Les hommes ayant des relations sexuelles entre hommes (HSH) représentent ainsi 52% des découvertes de séropositivité VIH à Paris, et les personnes hétérosexuelles nées à l’étranger 38%.
Par rapport à la population hétérosexuelle née en France métropolitaine, le risque d’être exposé au VIH est:
  • 200 fois plus élevé pour les HSH
  • 70 fois plus élevé pour les femmes originaires d’Afrique subsaharienne
  • 30 fois plus élevé chez les hommes hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne

Des traitements de plus en plus efficaces

Il n’existe à ce jour aucun traitement capable de guérir du VIH, ni aucun vaccin scientifiquement valide pour s’en prémunir. Cependant, depuis l’arrivée des trithérapies en 1996, les traitements antirétroviraux sont de plus en plus efficaces et de mieux en mieux tolérés par les patients. Avec des combinaisons pouvant se réduire à un seul comprimé par jour, les traitements restaurent l’espérance de vie en bonne santé des personnes séropositives et empêchent la transmission du virus aux partenaires sexuels.
Pour cette raison, en France depuis 2013, il est recommandé aux médecins de proposer un traitement antirétroviral dès que possible à toute personne séropositive, quels que soient son état immunitaire ou sa charge virale. Plus le traitement est initié tôt après la contamination, moins le VIH aura de temps pour s’installer dans l’organisme et plus l’espérance de vie en bonne santé sera élevée. Plus tôt on connaît sa séropositivité, plus vite on peut prendre des mesures pour éviter de transmettre le virus à une autre personne par ignorance.
Enfin, depuis le 1er janvier 2016, la France est le premier pays à autoriser et à rembourser la prescription d’un traitement antirétroviral en prévention pour une personne qui n’est pas infectée par le VIH mais qui pourrait y être exposée.
C’est ce que l’on appelle la PrEP ou Prophylaxie pré-exposition. Une avancée majeure dans la lutte contre l’épidémie, dont l’efficacité à empêcher les contaminations selon différents schémas de prise a notamment été démontrée par une recherche française, l’essai ANRS IPERGAY.

À chaque Parisien sa solution pour mettre fin au sida

Chaque Parisienne, chaque Parisien peut faire de Paris la ville de l’amour sans sida.

En luttant contre les discriminations

Chacun de nous peut contribuer à promouvoir une ville inclusive et solidaire pour les personnes vivant avec le VIH et pour les populations qui sont le plus exposées à l’épidémie. Le respect, l’information et l’engagement sont les meilleurs moyens de lutter contre le sida.

En adoptant la bonne fréquence de dépistage

L’offre de dépistage publique et gratuite est importante à Paris avec 11 CeGIDD répartis sur 13 sites et de nombreuses associations impliquées dans le dépistage avec des actions très innovantes au plus près des populations.
Une fois par an, tous les trois mois, plus souvent, après une situation à risque… les recommandations pour faire un test de dépistage du VIH varient selon les sexualités, les milieux de vie, le degré d’exposition à l’épidémie, le nombre de partenaires ou l’assiduité à l’usage du préservatif.Les moyens de se dépister pour le VIH sont nombreux, chacun peut trouver celui qui lui convient :
  • une prise de sang, sur prescription médicale dans un laboratoire d’analyses ou gratuitement dans un Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), permet de connaître son statut sérologique de façon certaine dès 6 semaines après une situation à risque
  • un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) permet de connaître son statut sérologique en 30 minutes, avec une fiabilité certaine trois mois après une situation à risque : il peut être réalisé dans les associations de lutte contre le sida habilitées
  • un autotest est un test rapide à réaliser chez soi, qui s’achète en pharmacie ou peut être obtenu gratuitement auprès de certaines associations de lutte contre le sida habilitées.

En trouvant le préservatif qui vous convient

Le préservatif est le meilleur moyen de se protéger du VIH et de toutes les autres infections sexuellement transmissibles (IST). C’est aussi un excellent moyen de contraception !
Il existe presque autant de préservatifs que de pratiques sexuelles : interne ou externe, en différentes matières, tailles, goûts, épaisseurs, textures… Produit de consommation courante, il s’achète aussi bien en pharmacie qu’en supermarché, dans des distributeurs automatiques ou chez certains buralistes.On en trouve gratuitement auprès de nombreuses associations, bars et boîtes de nuit.
La Ville de Paris achète et redistribue gratuitement chaque année plus d’1,5 million de préservatifs.

En prenant un traitement préventif

Si les traitements antirétroviraux empêchent le virus d’entrer et de se multiplier dans les cellules d’une personne séropositive, certains peuvent aussi être pris par une personne qui n’est pas infectée par le VIH pour s’en protéger. C’est ce qu’on appelle la PrEP ou Prophylaxie pré-exposition.
La PrEP s’adresse aux personnes qui ne sont pas infectées par le VIH, qui n’utilisent pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels et qui sont à haut risque de contracter le VIH.
Aujourd’hui, le médicament prescrit pour la PrEP est le Truvada®, qui associe deux molécules antirétrovirales dans un même comprimé. Il doit être prescrit par un médecin spécialiste du VIH dans un centre hospitalier ou un CeGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic).
L’ordonnance peut être renouvelée chez un médecin de ville. Sa prise doit être accompagnée d’un suivi régulier avec un dépistage complet du VIH et des autres IST tous les trois mois.

En réagissant rapidement après un risque de transmission

Le TPE, Traitement Post-Exposition, s’adresse à toute personne qui a été exposée au VIH : il permet de diminuer le risque de contamination et doit être pris dès que possible après la situation à risque, si possible dans les 4 heures qui suivent le rapport et au plus tard sous 48 heures. Il est délivré 24h/24 dans les services d’urgences des hôpitaux et dans certains services hospitaliers parisiens en journée.

Paris lutte contre le sida

Un engagement ancien

La Ville de Paris est engagée de longue date dans la lutte contre l’épidémie. Elle soutient chaque année pour plus d’un million d’euros de subventions les actions de prévention, de dépistage et de soutien à l’insertion socio-économique des personnes vivant avec le VIH menées par une vingtaine d’associations locales.
Dans le cadre de sa politique de prévention et d’accès aux soins, elle gère trois centres médico-sociaux habilités Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Elle finance également 125 places d’accompagnement médico-social pour des personnes vivant avec le VIH en situation de perte d’autonomie. La Ville de Paris achète et redistribue gratuitement chaque année plus d’1,5 million de préservatifs.
La lutte contre les grandes pandémies, dont le VIH, est enfin l’une des priorités de l’action internationale de la Ville de Paris, qui y consacre chaque année 1,8 M€. En 2017, 16 associations ont été soutenues. Grâce aux 25 projets financés, environ 50.000 personnes bénéficient d’une prise en charge médicale et près de 500 000 ont accès à des actions de prévention et de dépistage.

Où se faire dépister gratuitement dans le 10e ?

Hôpital Fernand Widal (200 rue du faubourg Saint-Denis) : secteur bleu, porte 3
Dépistage sans rendez-vous, le lundi de 13h à 17h30, le mardi de 13h à 16h, le mercredi de 9h à 16h, le jeudi de 12h30 à 17h30, et le vendredi de 13h à 16h.
Veiller à se présenter au plus tard 45 minutes avant la fermeture.
Le CeGIDD propose également des consultations de sexologie sur rendez-vous, le vendredi après-midi ainsi que des consultation d’addictologie et des consultations de PrEP le lundi de 17h à 21h.
Plus d’informations 01 40 05 43 75.
Hôpital Saint-Louis (42 rue Bichat) : bâtiment Lailler
Dépistage sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 8h à 12h et le samedi de 8h30 à 11h30.
En raison d’une forte affluence, merci de vous présenter au plus tard dès 8h au centre MST. Pour les consultations du samedi, s’assurer la veille que la consultation a bien lieu au 01 42 49 99 24.

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